« AGENT IA: LA TORTUE ET LA GIRAFE »
Photographie de Dimitri Känel
La robotique, pour quoi faire?
En logistique hospitalière, la robotique sert d’abord au transport de marchandises, en interne, le long de chemins virtuels, pour amener nourritures et fournitures nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital. C’est un travail répétitif et peu valorisant que les robots font à la place de l’humain, ces derniers sont conviés à faire des tâches plus intéressantes.
Demain, les robots feront aussi des mouvements plus précis et sur de courtes distances comme dans les salles d’opération, mais surtout ils seront autonomes. Cela voudra dire qu’ils trouveront tout seuls le meilleur chemin à parcourir pour contourner les obstacles (aujourd’hui ils s’arrêtent en attendant le chemin libre). De plus ils seront programmés pour accomplir une mission et non seulement une tâche, cela augmentera leurs champs d’action.
La robotique au CHUV?
Au CHUV, les robots arrivent en 2022 mais l’étude du projet a déjà débuté en 2012. À l’époque, l’introduction des robots en milieu hospitalier restait complexe.Les robots transporteurs sont très utiles pour des mouvements répétitifs et pour des charges lourdes à déplacer. Chaque chariot-robot porte jusqu’à 500 kg avec plus de 240 rotations de chariots par jour. Ils transportent principalement des médicaments, du linge et de la nourriture.
Quelles leçons à tirer?
Avec l’arrivée des robots, les employés étaient inquiets notamment de perdre leur travail. À la longue, avec le fait qu’il n’y a pas eu de licenciements et des tâches plus intéressantes à faire, tout s’est bien passé. Pour l’instant, peu de calculs de rentabilité ont été faits par l’hôpital dans cette phase transitoire car c’est encore trop tôt. D’autre part, comme tout se passe bien il n’y a pas urgence pour le management de l’hôpital d’approfondir cette question. On va de l’avant en accumulant du savoir. Le but est de moderniser la logistique vue encore comme un centre de coûts et pas comme un centre de profits.
Quelles différences entre le robot tortue et le robot girafe?
La girafe a des fourches pour charger la mar- chan dise. Elle soulève l’objet avec ses fourches qui montent le long d’un support en forme de pilier (cou de girafe), cela sert à monter les fourches et donc la marchandise. La tortue va intégralement soulever l’objet. Le robot se glisse dessous et cela ne marche que pour des objets qui sont adaptés.
Au CHUV, le choix s’est porté sur les tortues car les girafes trop encombrantes sont peu adaptées aux ascenseurs. Mais si l’on devait construire hôpital à partir de zéro, on choisirait plutôt les girafes car elles s’adaptent à di!érents supports. En logistique hospitalière la vraie fragilité des systèmes de transport sont les ascenseurs : mal situés, pas assez nombreux et peuvent ébranler le système logistique en cas de panne.
L’hôpital du futur devrait être conçu d’abord pour minimiser les déplacements car les stratégies de logistique commencent par desservir de nombreuses livraisons plus proches que lointaines (plus on s’éloigne du centre moins il y a de chambres).
L’avenir de la logistique?
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