Le moment «Gutenberg» de l’IA
- Pascal Eichenberger
- 17 nov.
- 2 min de lecture
Chaque révolution technologique de l’impression a reconfiguré la diffusion du savoir humain et forge son évolution moderne. Par Xavier Comtesse & Pascal Eichenberger
Un article disponible dans l'AGEFI : https://agefi.com/actualites/opinions/le-moment-gutenberg-de-lia
L’histoire de la connaissance est une histoire intimement liée aux révolutions technologiques de l’impression.
D’abord l’écriture gravée sur de la pierre, puis les parchemins et enfin Gutenberg (1450) : la révolution de la presse à caractère typographique mobile, une petite pièce de métal, fabriquée avec soin. En assemblant ces caractères, naît le livre moderne. Pour la première fois, le savoir peut-être reproduit en masse, sortant des monastères et des copies manuscrites.
Le livre crée la bibliothèque. Le savoir est organisé, centralisé et rendu accessible à un public élargi, posant les fondations de l’éducation moderne. C’était une révolution de la quantité et de l’accessibilité de l’information statique.
Ensuite, un bond dans le temps nous amène à l’avènement d’Internet (1983) qui a brisé les barrières physiques de la bibliothèque. L’unité de base, c’est maintenant le mot (numérique, hyperlien). Il devient immédiatement partageable, recherchable, vivant. Ces mots s’organisent en blog (ou site web). Le rôle d’auteur se démocratise; chacun peut publier ses pensées et ses idées instantanément.
Nous entrons dans la troisième grande ère, qui ne se concentre plus sur la reproduction ou le partage, mais sur la synthèse et l’extraction de la signification.
Les blogs et les sites se connectent et interagissent, donnant naissance aux réseaux sociaux. Le savoir n’est plus seulement stocké; il est en flux continu, commenté, débattu, et viral. On sort de cette révolution de l’interactivité et de l’information dynamique.
Vers quoi allons-nous ?
Aujourd’hui, nous entrons dans la troisième grande ère, celle de l’intelligence artificielle (IA). Elle ne se concentre plus sur la reproduction ou le partage, mais sur la synthèse et l’extraction de la signification. L’unité de base devient le concept. L’IA travaille non plus avec les caractères ou les mots seuls, mais avec les idées, les modèles et les relations qu’ils représentent. Les concepts sont transformés et transmis de manière plus intuitive, par exemple via le podcast (ou tout autre format audiovisuel synthétisé par l’IA ou basé sur l’IA). L’information devient liquide, facile à consommer et hyperpersonnalisée.
Le but ultime est l’intelligence collective. Grâce à l’IA, les idées peuvent être agrégées, analysées, croisées et synthétisées à une échelle sans précédent, permettant à l’humanité de résoudre des problèmes complexes en utilisant la puissance des données et des cerveaux connectés.

Nous sommes passés de la reproduction du savoir (Gutenberg) à la circulation intense du savoir (Internet) pour aboutir à la création du savoir (IA).
Par Xavier Comtesse et Pascal Eichenberger







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