Du taylorisme à l’IA, le grand basculement de l’entreprise
- Pascal Eichenberger
- 19 oct.
- 3 min de lecture
Sous la pression de l’intelligence artificielle, le modèle d’entreprise hérité de l’ère industrielle vacille. Par Xavier Comtesse & Pascal Eichenberger
Un article disponible dans l'AGEFI : https://agefi.com/actualites/opinions/du-taylorisme-a-lia-le-grand-basculement-de-lentreprise
Le monde économique est engagé dans une mutation d’une rapidité et d’une profondeur sans précédent. Le modèle d’entreprise qui a longtemps été la norme – l’entreprise taylorienne, avec sa division du travail, sa gestion intégrée (ERP) et ses fameux processus en silos – est en train de s’effondrer face aux impératifs de l’intelligence artificielle (IA).
Ce modèle, hérité de l’ère industrielle, est aujourd’hui confronté à l’émergence de son successeur: l’entreprise IA, une organisation apprenante, fluide et pilotée en temps réel par des flux de documents, données ou autres signaux.
«Les fonctions au sein de l’entreprise taylorienne (ici une usine GM à Bienne en 1947) travaillent le plus souvent isolées les unes des autres, chacune optimisant son propre périmètre. L’information circule mal, la coordination est souvent tardive.»
L’entreprise d’hier est marquée par une organisation qui peut être synthétisée par: silo, stock, slow. Ce modèle, bien que résilient, est devenu un frein à la croissance et à la survie à l’ère de l’IA.
Silo (organisation)
Les fonctions au sein de l’entreprise taylorienne travaillent le plus souvent isolées les unes des autres, chacune optimisant son propre périmètre. L’information circule mal, la coordination est souvent tardive. Les données elles-mêmes deviennent des silos étanches, renforçant une culture du contrôle qui étouffe l’innovation et la collaboration interfonctionnelle.
Stock (gestion des ressources)
Dans ce paradigme, la performance repose sur l’accumulation: accumulation de produits finis pour anticiper l’incertitude du marché, accumulation de données non exploitées et accumulation de talents confinés à des fiches de poste rigides. L’entreprise devient une structure lourde, où la réactivité est perçue non pas comme une nécessité, mais comme un luxe inaccessible.
Slow (exécution)
La vitesse d’exécution est le talon d’Achille de ce modèle. Les décisions stratégiques et opérationnelles sont ralenties par des procédures interminables nécessitant validation, consensus et conformité à tous les niveaux de la hiérarchie. Les cycles d’innovation s’étalent sur des mois, voire des années, créant un décalage croissant entre la stratégie définie et son exécution effective.
Face à l’accélération du marché et à la nécessité de se recentrer sur la valeur client, l’entreprise est contrainte d’adopter un nouveau modèle: le modèle AI-driven conçu pour l’adaptabilité continue: flexible, flux, fast.
Flexible (organisation)
L’organisation IA rompt avec le silo en adoptant une structure en transformation continue. Les équipes deviennent autonomes, les talents s’organisent en réseaux plutôt qu’en hiérarchies verticales. La gouvernance est distribuée, favorisant l’intelligence collective et une capacité de pivot rapide face aux changements.
Flux (gestion des ressources)
L’entreprise moderne abandonne la logique de l’accumulation (stock) pour celle de la circulation fluide de la ressource (flux). La gestion se fait à la demande, les ressources et les capacités sont allouées dynamiquement. La donnée, débarrassée de ses silos, circule librement, transformant l’entreprise en un écosystème vivant. Les résultats sont immédiats: coûts optimisés, allocation en temps réel des moyens et un alignement constant sur la valeur créée pour le client.
Fast (exécution)
La vitesse n’est plus un obstacle, mais un levier. L’intelligence artificielle, l’automatisation et l’exploitation du cloud deviennent les moteurs de la performance opérationnelle. Les processus de validation sont simplifiés, ou automatisés, et les décisions sont prises au plus près du terrain par des équipes autonomes. Les cycles d’innovation ne se mesurent plus en trimestres, mais en jours. L’entreprise devient ainsi apprenante, augmentée et auto-adaptative.
Par Xavier Comtesse et Pascal Eichenberger







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