« LA PRODUCTIVITÉ COMME RÉSULTANTE ET NON COMME BUT EN SOI »
Photographie de Dimitri Känel
Mission dans l’entreprise : le digital
J’ai évidemment commencé par le site internet pour ensuite m’intéresser au gros du travail : les données. Celles- ci sont partout : offre, commande, production, stock, livraison, planification, etc. En fait, tout est lié, mais encore faut-il mettre en évidence les procédures qui dictent le cheminement des données. C’est la base de la connaissance, c’est la data base.
Une entreprise moderne est « drivée » par la donnée et tout le monde y participe. C’est une intelligence collective.
Maintenant, on s’attaque à un domaine plus difficile : ouvrir les machines au monde des données. Les machines contiennent énormément de données encore faut-il les capter et les comprendre. Ce que nous avons besoin de savoir, c’est comment marche la machine : mesurer la charge et les temps de recharge et de réglage, identifier les coupures, connaître les variations notamment de réglages, prédire la panne, mesurer l’usure, être proactif au niveau de la prévention, etc. C’est donc très concret, très structuré. Les données doivent être exploitables donc structurées et intégrables dans un diagnostic fiable. Pas de place au non- déterminisme : nous sommes dans la recherche de l’automatisation des tâches par l’excellence. Nos machines doivent fonctionner la nuit et le week-end sans supervision !
La productivité est une résultante
Pour nous, la productivité, c’est très concret. Souvent enseignée dans les écoles comme un but en soi, la productivité doit au contraire être la résultante d’un nombre de bonnes décisions. Telle est la vision managériale chez Eskenazi. Nous avons donc un ensemble de paramètres qui tient aussi compte du travail des opérateurs.
La productivité, c’est quoi pour vous ?
C’est une résultante. C’est par exemple être capable d’allonger la durée de vie d’une machine sans augmentation notoire des pannes. C’est assurer le fonctionnement de nuit sans rythme effréné qui conduirait aux arrêts des machines. C’est donc un équilibre entre plusieurs facteurs pour un travail avec un minimum d’interruptions. C’est l’essentiel. Une harmonie pour un travail constant. Comment choisissez-vous vos machines-outils, sur quels critères? Nous avons plusieurs machines-outils suisses à commande numérique d’un seul fournisseur. C’est plus simple pour la connaissance des machines, la maintenance et les réparations. On en a d’ailleurs plusieurs qui ont plus de dix ans.
Autonomous Factory
Une autonomous factory utilise la technologie CNC pour fonctionner à certains moments sans opérateur. Grâce à l’automatisation digitale, les fabricants peuvent faire fonctionner leurs machines sans intervention humaine, jour et nuit, sans compromettre la qualité de leur production. Tandis que les hommes devaient auparavant surveiller chaque machine d’une ligne de production, l’équipement assure désormais leurs tâches avec précision et sans gaspillage.
Pour prolonger votre lecture, l'ouvrage est disponible à la commande auprès des éditions Georg : https://www.georg.ch/l-usine-du-futur
Prix The Shapers du Manufacture Thinking
La huitième édition du prix « The Shapers » met en lumière de jeunes talents de Suisse romande, véritables pionniers de l'industrie, qui réinventent l’avenir avec audace et créativité. Ces lauréats, enracinés dans les régions romandes, allient savoir-faire traditionnel et innovation, portés par une vision tournée vers l'excellence. À travers leur capacité à intégrer les avancées technologiques, ils façonnent une industrie compétitive et inventive, valorisant ainsi le patrimoine industriel romand tout en ouvrant des voies prometteuses pour l'avenir de l'économie suisse.