« DE LA PHYSIQUE DES PARTICULES À L’ANALYSE INTELLIGENTE DES DONNÉES : UNE FORMULE GAGNANTE POUR L’INNOVATION SUISSE »
Photographie de Dimitri Känel
Le Dr Luca Pescatore n’est pas un scientifique ordinaire. Formé à la physique des particules, il a notamment œuvré au CERN et parcouru un chemin impressionnant depuis son Italie natale, passant par l’Angleterre et la France, pour finalement atterrir en Suisse où il occupe aujourd’hui le poste de Head of Technology chez Argusa. Ce parcours illustre non seulement une évolution professionnelle remarquable, mais aussi une capacité rare à naviguer entre la recherche fondamentale et les applications technologiques de pointe.
Maîtriser les données pour transformer les entreprises
Chez Argusa, Luca a rapidement identifié le potentiel immense des big data, un domaine familier grâce à son expérience au CERN où l’analyse d’énormes quantités de données joue un rôle crucial.
« Au CERN, il y a beaucoup de données. J’étais analyste, utilisant le machine learning pour identifier des événements rares », explique-t-il.
Cette expertise s’avère inestimable dans son rôle actuel, où il aide les entreprises à maîtriser et exploiter leurs données pour transformer leurs processus et optimiser les performances.
Impact des avancées technologiques sur les métiers
Luca Pescatore met en lumière la transformation rapide de son métier sous l’effet des progrès technologiques, une mutation partagée par l’ensemble du secteur. L’automatisation croissante des processus réduit le besoin en main-d’œuvre, tout en augmentant la productivité. Cette évolution favorise un glissement vers des rôles plus stratégiques, nécessitant la maîtrise de l’intégration et de la gestion de systèmes complexes. Luca insiste sur le rôle irremplaçable de l’intelligence humaine : « Il y a la partie humaine où il faut comprendre le besoin. Ça, ce n’est pas ChatGPT qui va le faire. » Alors que l’industrie aspire à « faire plus avec moins », l’expertise humaine demeure essentielle pour transformer les besoins techniques en solutions concrètes et s’adapter aux nouvelles dynamiques technologiques.
La transformation numérique ne se limite pas à l’automatisation. Luca insiste également sur l’importance de la formation et de la sensibilisation aux données. Il compare l’apprentissage des outils de données à l’usage de PowerPoint il y a trente ans, désormais une compétence de base attendue dans de nombreux métiers. « Il faut former les gens, car l’utilisation des données deviendra naturelle dans vingt ans », anticipe-t-il.
Ce que les données nous disent du monde Luca trouve une grande satisfaction dans son rôle « d’enquêteur » des données ; il dessine dans un esprit pointilliste une fresque basée sur un réel parcellaire et massif.
« Pour moi, c’est comme de l’investigation… on découvre des histoires dans les données », confie-t-il.
Cette passion pour la découverte et la compréhension des patterns cachés dans les données est un fil rouge qui connecte sa carrière en physique à celle en technologie. Sa curiosité profonde pour comprendre non seulement le monde physique, mais aussi les dynamiques humaines et les processus d’affaires est une force motrice. Les données servent d’outil fondamental dans ce processus, permettant de simuler et de prévoir des phénomènes complexes. Ce désir de comprendre et d’améliorer est motivé par un engagement envers l’efficacité et l’innovation, visant à appliquer des connaissances scientifiques à des problèmes concrets.
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La huitième édition du prix « The Shapers » met en lumière de jeunes talents de Suisse romande, véritables pionniers de l'industrie, qui réinventent l’avenir avec audace et créativité. Ces lauréats, enracinés dans les régions romandes, allient savoir-faire traditionnel et innovation, portés par une vision tournée vers l'excellence. À travers leur capacité à intégrer les avancées technologiques, ils façonnent une industrie compétitive et inventive, valorisant ainsi le patrimoine industriel romand tout en ouvrant des voies prometteuses pour l'avenir de l'économie suisse.