Le secret de l’IA
- Elliot Vaucher
- 28 avr.
- 2 min de lecture
L’intelligence artificielle générative a pulvérisé une nouvelle limite. Par Xavier Comtesse & Elliot Vaucher
Un article disponible dans l'AGEFI : https://agefi.com/actualites/opinions/le-secret-de-lia
Le monde entier a été «fasciné» par l’apparition de ChatGPT. Une fabrication de texte instantanée sans faute grammaticale ou orthographique, dans différentes langues connues et capables de traduire, corriger, améliorer ou synthétiser n’importe quel autre texte. On croyait vivre une révolution. On comparait déjà cette émergence à celle de l’imprimerie.
L'intelligence artificielle (IA) générative pulvérise les limites de la création de textes, d’informations. La diffusion de ceux-ci, depuis internet, est plus rapide, moins chère et mondiale. L’IA générative, c’est un phénomène planétaire où tout le monde devient créateur de contenus. Des milliards de gens s’y sont mis. On n’a jamais édité autant de livres! Ni vu apparaître autant d’influenceurs LinkedIn.
Mais voilà, derrière cette déferlante immense de textes se cache le véritable secret de l’IA générative: «le code».
C’est là que s’exprime véritablement la révolution, car elle change la manière même de coder. Désormais, on parle en langage naturel aux ordinateurs, à notre smartphone et eux, à leur tour, se chargent de coder, de programmer. L’accès aux applications est possible pour tous. C’est comme une révolution dans la révolution: le digital est l’affaire de tous.
Nous disions que ChatGPT était excellent à produire du texte en réponse à une question. Il est encore meilleur à produire du code.
Puisque nous vivons depuis une quarantaine d’années dans un monde dont l’épine dorsale est numérique – communications, services financiers, médecine, administration, divertissements –, on voit se dessiner une nouvelle ère de démocratisation de la participation à ce qui jusqu’ici était une chasse gardée, quasi cantonnée à la Silicon Valley. Vous avez certainement déjà entendu l’observation selon laquelle les algorithmes ne sont jamais neutres mais toujours créés par des individus. Ils pourraient bientôt l’être par tout un chacun.
Nous disions que ChatGPT, et ses nombreux acolytes, étaient excellents à produire du texte en réponse à une question (un prompt plus généralement). Il s’avère qu’ils sont encore meilleurs à produire du code, y compris à le traduire dans tous les langages informatiques (Python, Javascript, HTML, …). Ils sont incroyablement rapides, et jour après jour, imbattables. L’homme ne saura bientôt plus «coder» sans leur aide. Sous l’impulsion des humains, ils vont réécrire tout le code existant et plus. La digitalisation de la société passe par eux désormais. Elle sera différente car elle sera une œuvre collective faite de petits apports multiples.
Nous sommes toutes et tous les futurs créateurs de micro-applications. Comme à l’époque des blogs. Et comme à l’époque des blogs, il sera intéressant d’observer ce qu’en feront les adolescents. Ils sont les représentants parfaits d’une nouvelle vague, qui sera faite de micro-applications, de microservices. Les adolescents s’empareront nativement de ces technologies. Pour résoudre un problème à l’échelle d’un gymnase.
C’est la même chose qui devrait idéalement se passer dans tous les corps de métier, dans toutes les entreprises. Comprendre que l’on peut désormais générer un service numérique qui résout un problème récurrent à l’échelle d’un département, d’un groupe de travail, voire d’une seule personne.
Par Xavier Comtesse & Elliot Vaucher