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Le futur de la montre, le conversationnel gestuel?

L’intelligence artificielle permet d’innover autrement, y compris aussi dans l’horlogerie. Par Giorgio Pauletto et Xavier Comtesse



Si vous demandez à Perplexity.ai, un agent conversationnel de type ChatGPT, comment il voit le futur de la montre, il vous fera des dizaines voire des centaines de propositions (bien sûr il faut poser les bons «Prompts»). Toutes les propositions ne sont pas excellentes, loin de là. Mais l’une d’elles a retenu notre attention: «Le conversationnel gestuel.»


Imaginez: d’un simple mouvement du poignet vous pouvez ouvrir la porte de la voiture, changer de chaîne à la télévision, faire défiler les slides de votre présentation PowerPoint ou régler un achat en ligne. Un nouveau monde s’ouvre à nous. Le geste devient l’expression de notre choix, de notre volonté, avant celle de nos désirs…


Comment interpréter cette innovation?


D’un point de vue technique, de simples capteurs de mouvement font l’affaire, mais d’un point de vue des applications sociétales et professionnelles un monde immense s’ouvre devant nous. Chaque fois que nous avons besoins de donner une instruction à distance, nous pourrions utiliser un mouvement du poignet retransmit en «bluetooth» au dispositif en question (poste de TV, voiture, porte, ordinateur, etc.).


Les possibilités d’usage sont infinies, seule la volonté de nos horlogers suisses à dépasser le confort du statu quo peut poser problème. Seront-ils capables un jour de comprendre qu’une montre n’a qu’un seul monopole: celui du poignet! Plus personne – à l’ère des iPhones – n’utilise sa montre pour vraiment savoir l’heure. Soyons sérieux! Tout au plus, on peut montrer son statut social.

La Suisse est un pays des petits pas, ne l’oublions pas. L’IA «créative» est faite pour nous!

Mais ce qui nous intéresse, c’est cette puissante capacité à inventer qu’ont les agents conversationnels de type ChatGPT ou Perplexity. Hier encore, on avait tendance à parler d’hallucination pour désigner cette imagination, mais aujourd’hui leurs propositions – hors cadre – sont devenues plus précises et plus exploitables. C’est peut-être cela la véritable nouveauté de l’intelligence artificielle (IA): une machine à innover, à nous aider à innover pour être plus exact. On parle alors de «killing application» dans le jargon des geeks, c’est-à-dire d’une fonctionnalité qui va devenir indispensable pour toujours.


Qu’est-ce que cela signifie pour une entreprise, une PME?


Tout simplement, les entreprises pourraient considérer les IA conversationnelles (les LLM de nouvelle génération) comme des puits sans fonds de créativité et d’innovation. Car elles peuvent produire du nouveau dans tous les domaines: des molécules inédites pour la médecine, des matériaux innovants pour l’industrie, des produits originaux pour la finance, des combinaisons d’idées pour la science, des inspirations pour les artistes et les musiciens, des histoires singulières pour les écrivains ou scénaristes, etc. Cela concerne aussi les petites et moyennes entreprises, car innover c’est souvent juste une question d’un petit progrès incrémental. C’est d’ailleurs dans ce domaine de la petite amélioration que la Suisse excelle. On est un pays des petits pas, ne l’oublions pas. L’IA «créative» est faite pour nous!


C’est une révolution importante car nous, les humains, venons de «perdre» un avantage compétitif unique: la capacité de créer du neuf à partir du vieux… On était les seuls à faire cela sur la planète!


Gros frissons. Utilisées à bon escient, ces capacités pourraient nous aider à stimuler notre créativité, c’est un défi d’adaptation majeur pour un pays qui se veut le pays de l’innovation.


Article par Xavier Comtesse & Giorgio Pauletto, publié dans l'AGEFI

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