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L'inévitable restructuration de la sous-traitance horlogère

  • Photo du rédacteur: Xavier Comtesse
    Xavier Comtesse
  • 9 juin
  • 3 min de lecture

La montée en gamme de l'horlogerie, contrainte par la concurrence étrangère, condamne ce secteur à un positionnement de niche. Par Xavier Comtesse



Le salon EPHJ à Palexpo a fermé ses portes, vendredi 6 juin, sur un constat amer: les volumes de production dans l’horlogerie sont trop faibles, bien trop faibles pour faire vivre tout le monde.

L’EPHJ est principalement le salon de la sous-traitance de l’écosystème horloger. La réalité des chiffres est cruelle: en l’an 2000, l’horlogerie suisse produisait environ 30 millions de montres pour 10 milliards de francs de chiffres d’affaires. Aujourd’hui, ce sont plutôt 15 millions de montres produites pour des ventes de 24 milliards.


Cette inversion dans les chiffres montre des volumes divisés par deux et des chiffres d’affaires multipliés par deux (plus ou moins). Chez les professionnels cela s’appelle: une montée en gamme. En bref, le luxe l’emporte sur le commun. Cela ne fait pas que des heureux. La sous-traitance en souffre grandement, car elle s’appuie justement sur les volumes pour vivre.


Deux grands événements

Que faire? A vrai dire, pas grand-chose, car le choix du glissement de l’horlogerie suisse vers le luxe n’a pas été un choix volontaire mais plutôt une imposition créée par les marchés, cela s’apparente plutôt à un choix de survie. Rappelez-vous la dernière fois que l’horlogerie suisse s’est essayée au grand volume, c’était avec la «Swatch». Gros succès des années 1980.

Depuis deux grands événements sont intervenus sur les marchés: l’arrivée massive à la fois de la montre chinoise et celle de la montre connectée notamment avec AppleWatch. A eux deux ils ont occupé les segments «d’entrée de gamme» repoussant les suisses vers le haut de gamme. C’est cela la réalité. Il fallait monter en gamme ou disparaître. La sous-traitance n’a pas eu son mot à dire, évidemment.


Quarante ans plus tard, la situation est encore plus simple: l’horlogerie suisse ne pourra plus jamais conquérir l’entrée de gamme de l’horlogerie, car ni l’automatisation extrême (darkfactory) ni l’autonomie de fabrication (machine intelligente) ne pourront se construire en Suisse. La raison: le storytelling horloger suisse a été de favoriser un discours sur l’image de la «manufacture». A savoir, la précision de la main humaine pas celle du robot. C’est le maître horloger avec sa loupe sur le front, l’image portée par le marketing, pas celle de l’IA ou des machines-outils automatiques.


Le recours impossible aux robots

Impossible de s’imaginer acheter une «Patek Philippe» fabriquée par un robot! C’est là le problème. Si vous donnez le terme de «manufacture» à votre usine, vous ne pouvez pas employer des robots sans un dégât d’image irréversible.


Le constat est clair: aujourd’hui le luxe dans l’horlogerie souffre de la surproduction et a perdu de son côté rareté. Trop de volume dans le luxe lui est néfaste. Les grandes marques semblent le découvrir.


Le chemin étroit du luxe

L’horlogerie suisse entame donc une nouvelle phase celle du «downsizing». Cela veut dire concrètement une diminution des marques (il y en a près de 700 en Suisse, il y en aura moins de 70 demain!) et des volumes avec moins d’entreprises de sous-traitants et une concentration des capacités de production dans quelques groupes, eux-mêmes, du coup, plus important.


L’horlogerie suisse a pris le chemin étroit du luxe, par la force des choses il y a plusieurs décennies. Aujourd’hui, ce chemin se réduit encore. Il n’y a rien à faire à part redimensionner les capacités de production en fonction des possibilités.


Par Xavier Comtesse

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