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«Innovation Nation» versus «Venture Capital»

  • Philippe Grize
  • 16 juin
  • 3 min de lecture

Ce ne sont pas les capitaux qui manquent aux start-up, mais leur capacité à créer des technologies de rupture. Par Xavier Comtesse et Philippe Grize



La proportion d’échecs dans les projets d’innovation est très élevée. Bien qu’il y ait des variations selon les études et les secteurs, on estime généralement qu’environ trois quarts des initiatives d’innovation échouent si l’on considère comme critère la commercialisation des idées sous forme de nouveaux produits ou services.


Certaines études démontrent même un taux d’échec de 80% (selon les recherches de la Harvard Business School), taux qui atteint même 90% pour les start-up, c’est-à-dire que seule une jeune pousse sur dix peut être considérée comme un succès commercial. C’est très faible.


Le cas de la «French Tech»

La Silicon Valley et Israël ont néanmoins un écosystème très développé d’entreprises de la tech et réussissent là où tout le monde échoue. Ils misent avant tout sur l’innovation de rupture qui, si elle aboutit, peut rapporter gros, très gros. Des facteurs multiplicatifs de plusieurs centaines voire de milliers parfois. Vous misez un franc et vous en recevez mille. C’est la principale idée du Venture Capital. Mais cela ne marche que pour l’innovation de rupture. L’innovation incrémentale, celle que l’on connaît surtout en Suisse, ne fonctionne pas sur ce modèle, elle recherche plutôt l’efficacité et la qualité. L’échec y est moins fréquent, mais les gains sont moins importants, évidemment.


Et en Europe, qu’en est-il? La «Start-up Nation» est une volonté politique née en 2017 qui a pour but de faire de la France un pays où l’entrepreneuriat technologique et la création de start-up sont au cœur de la stratégie économique nationale. Le bras armé de cette politique est la Banque publique d’investissement (BPI), qui a investi plus de 7 milliards d’euros à ce jour. En 2024, le capital-risque privé, qui représente 8 milliards d’euros, est fortement soutenu à hauteur de 30% par la BPI, soit 2,5 milliards en provenance du public. Malgré ces montants, la «French Tech» souffre de la comparaison avec celle d’Israël qui a attiré la même année plus de 11 milliards du privé pour seulement 500 millions d’investissements publics, soit moins de 5%.


L’innovation à la Suisse

Alors que penser de l’initiative «Deep Tech Nation Switzerland» lancée par Swisscom et UBS en 2023 qui a pour but de lever 50 milliards de francs de Venture Capital d’ici à 2033? Est-ce vraiment réaliste?


L’idée d’avoir un jour une start-up suisse qui devienne le prochain Google est séduisante. Mais depuis 50 ans que le capital-risque a vu le jour notamment dans la Silicon Valley, aucune entreprise suisse ni européenne n’a connu un essor digne des «sept magnifiques».


Il faut l’admettre: la Suisse n’a ni la culture de l’innovation de rupture ni celle de l’entrepreneuriat agressif. Elle préfère valoriser l’innovation incrémentale, l’amélioration continue. Les révolutions et le risque ne sont pas son fort. De plus, sa structure décentralisée ne favorise pas la taille critique nécessaire quand on parle de milliards d’investissements.


En d’autres termes, le «deal flow» de l’innovation de rupture est et restera en Suisse nettement insuffisant par rapport aux besoins du vrai capital-risque. Car comme l’a déjà montré Avenir Suisse, il n’y a tout simplement pas assez de projets pour alimenter des investisseurs qui sont habitués à perdre neuf fois sur dix mais en empochant le jackpot lorsque tout marche!


Par Xavier Comtesse et Philippe Grize

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