L'ensemble de l'économie, en particulier le secteur de la fabrication industrielle, est en pleine révolution, notamment sous l'effet d'un puissant mouvement de transformation numérique, porté par les « écosystèmes numériques », mais aussi grâce à l'émergence de l'intelligence artificielle qui génère une « économie intelligente ». La mission du Think Tank est de sensibiliser et d'accompagner la transformation des usines industrielles régionales et plus généralement des entreprises de l'ensemble de la Suisse romande vers ce qu'on appelle l'industrie 4.0, par la réflexion, le partage d'expériences et la proposition d'actions.
Faire du cœur manufacturier de la Suisse romande un lieu de réflexion sur la mutation économique et industrielle en cours. Aborder le processus de réflexion autour de ces transformations de manière collective, en répondant aux nouveaux besoins industriels, en promouvant un état d'esprit permettant de comprendre les forces qui sous-tendent la numérisation, et en proposant des pistes d'évolution adaptées à la région spécifique sur laquelle le groupe de réflexion se concentre.
L'industrie 4.0 est un concept développé d'abord par les Allemands (foire de Hanovre 2013), puis repris par la Suisse quelques mois plus tard seulement. Le concept d'industrie 4.0 correspond à une nouvelle façon d'organiser les moyens de production. Cette nouvelle industrie s'affirme comme la convergence du numérique (logiciels) avec les produits et objets du monde réel. Les grandes promesses de cette quatrième révolution industrielle sont de séduire les consommateurs avec des produits uniques et personnalisés, et malgré de faibles volumes de fabrication, de maintenir les profits. Ces mêmes consommateurs peuvent communiquer avec les machines pendant les phases de production : ce type de production est appelé « production intelligente ». Selon ce principe, dans le contexte de l'automatisation industrielle, celle-ci se caractérise par la mise en place de capteurs (IoT) qui sont les éléments de base pour la capture des données (Big Data), véritable carburant de la nouvelle industrie. Les algorithmes, notamment l'intelligence artificielle, en seront le moteur. Outre les aspects technologiques, cette quatrième révolution industrielle influence différents aspects de nos sociétés modernes. De nouvelles problématiques émergent à travers cette nouvelle façon de produire. L'industrie 4.0 affecte évidemment l'aspect économique mais a également des impacts sociaux, politiques et environnementaux. Elle pose la question de l'emploi pour des millions de salariés dans le monde. En effet, l'accompagnement des salariés actuels et la formation des futurs salariés doivent être envisagés. Il semble difficile d'imaginer que des millions de travailleurs se retrouvent au chômage. Plus généralement, il est nécessaire de réfléchir à la place de l'être humain dans cette industrie 4.0.
Certains des sujets abordés par l'équipe jusqu'à présent sont les suivants :
Résilience et innovation Dans ce cas, l'accent est mis sur les entreprises qui sont poussées par des facteurs externes à s'adapter à de nouvelles situations ; le rôle que joue la technologie en général – et les données en particulier – dans le cadre du processus d'adaptation qui permet finalement à l'entreprise de survivre en innovant à plusieurs niveaux (modèles commerciaux, processus internes, etc.). C'est un sujet qui devient tout à fait tangible dans un cas comme la pandémie de Cov-19. Cela dit, le sujet a été abordé bien avant cela, avec la compréhension de Cov-19 comme un accélérateur d'un processus déjà en marche. Dans ce cas, au-delà de plusieurs ateliers locaux organisés, des observations ont également été recueillies lors d'un voyage d'étude à Boston, où l'on a eu la chance de discuter avec plusieurs professeurs d'institutions renommées telles que l'université de Harvard et le Massachusetts Institute of Technology, ainsi qu'avec des représentants de différentes entreprises de premier plan. C'est ainsi que le livre « Résilience et Innovation – Penser et Agir » a été publié en septembre 2020. Comme le titre l'indique, il s'agit du processus de repositionnement d'une entreprise dans un nouvel environnement, du partage de certains points de vue mais aussi de la proposition d'une marche à suivre claire dans ce processus, de la compréhension de l'impact de l'utilisation de données plus nombreuses et diverses sur les modèles d'entreprise eux-mêmes et de la manière d'y faire face.
Internet des objets : ce qui se cache derrièreL’ouvrage aborde – en 2016 – la perception erronée concernant l'Internet des objets comme étant principalement un ensemble d'appareils dotés de capteurs. Si l'on considère le système de location de vélos mis en place à Shanghai – bien avant que des approches similaires ne soient disponibles en Suisse – où les vélos n'étaient équipés d'aucun capteur, mais seulement d'une étiquette lisible par un téléphone portable, il est apparu clairement que la pierre angulaire de l'internet des objets n'était pas les dispositifs et les capteurs, mais les plateformes de données capables de gérer tout cela comme un système complet et cohérent. Cette vision a conduit aux principales réflexions sur lesquelles repose le livre « IoT : l' émancipation des objets », publié en 2017.
Travaux en coursActuellement, le groupe explore deux idées ou sujets principaux : La première est liée aux nouvelles formes que prennent l'enseignement et l'apprentissage, basées sur des éléments, des artefacts et des technologies numériques – y compris, mais sans s'y limiter, l'intelligence artificielle – et les impacts que l'on peut prévoir sur les méthodes traditionnelles de transmission et d'acquisition des connaissances, en particulier pour ce qui concerne les connaissances liées ou applicables aux domaines industriels, sans ignorer les implications liées à la refonte des interactions entre l'homme et la machine.
La deuxième voie consiste à examiner ce que signifie réellement la numérisation croissante des médias. Car, au-delà de l'impact évident sur les acteurs traditionnels, il s'agit de comprendre qu'aujourd'hui, les informations sont diffusées par des canaux totalement nouveaux, qui ne sont pas nécessairement gérés par les acteurs traditionnels. Les acteurs traditionnels, comme les journaux, deviennent alors une autre source d'informations, mais pas la seule, et ils sont en concurrence avec de nombreux autres acteurs pour ce qui concerne la diffusion des informations. Et tout cela n'est pas sans conséquences. Les consommateurs doivent apprendre à gérer les fausses nouvelles. Pour ceux qui sont des sources d'information, ils doivent être capables de gérer de nouveaux canaux, et cela ne s'applique pas seulement aux entreprises de médias mais à toute entreprise qui doit gérer ses propres informations, en interne mais aussi, et surtout, en externe.
Le think tank choisit essentiellement un sujet par an et travaille autour de celui-ci en collectant des faits et en allant sur le terrain, non seulement dans la région mais aussi à l'étranger. Manufacture thinking est une équipe de bénévoles, tous actifs dans le domaine professionnel, qui souhaitent contribuer au développement des industries régionales en partageant des idées d'un point de vue très « pratique ».