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Jérémy Billieux - The Shapers 2024

« L’ USINE DE CHARLIE CHAPLIN N’EXISTE PLUS DEPUIS LONGTEMPS »


Photographie de Dimitri Känel


Comment était l’usine avant-hier ?

Dans l’atelier de mon grand-père, chaque journée était une symphonie d’odeurs : l’huile fraîche qui imprégnait l’air, le copeau de métal répandant son parfum distinct, mêlé au bruit assourdissant des machines en action. L’atmosphère était chargée d’énergie, vibrant avec le travail incessant des ouvriers dévoués. L’atelier grouillait de vie, chaque coin rempli de gens affairés, jonglant avec les outils et les pièces mécaniques.


Parmi eux, mon grand- père se distinguait par sa jeunesse et sa détermination, guidé par la passion héritée de générations d’artisans. Malgré la saleté qui s’accumulait et les défis de chaque jour, c’était un endroit où la camaraderie et le dur labeur forgeaient des liens indissolubles, façonnant non seulement des pièces métalliques, mais aussi des souvenirs inoubliables.


Comment était l’usine hier ?

Dans la génération suivante, l’usine avait subi une transformation remarquable. L’odeur d’huile était plus discrète, remplacée par des technologies plus propres et plus efficaces. Les copeaux de métal étaient capturés et recyclés, réduisant ainsi le gaspillage et l’impact sur l’environnement. L’atelier était devenu plus fonctionnel, avec des machines modernes et des processus optimisés pour une productivité maximale. Les bruits assourdissants avaient cédé la place à un bourdonnement constant de machines bien réglées, symbole d’une efficacité accrue.


Malgré ces changements, l’esprit de travail acharné et de dévouement était toujours présent, transmis de génération en génération. Cette évolution reflétait la volonté constante d’adaptation et d’amélioration, tout en préservant les valeurs fondamentales qui avaient fait la renommée de l’entreprise.


Et aujourd’hui ?

L’usine d’aujourd’hui reste largement méconnue du grand public, dissimulée dans les zones industrielles, loin des regards. Elle est devenue propre, avec des technologies avancées réduisant les émissions et la pollution sonore. Moins bruyante et moins peuplée, elle est devenue une image moins familière pour la plupart des gens, sauf peut-être pour ceux du secteur horloger.


L’image persistante de l’usine associée à Charlie Chaplin est peut-être due à la présence humaine qui persiste dans ces environnements, malgré l’adoption croissante de machines modernes. En Suisse, où les robots sont moins répandus dans les usines, les machines-outils sophistiquées semblent presque vivantes, créant un environnement semblable à celui dépeint dans les films de Chaplin.


Cependant, depuis cette époque, les grandes productions cinématographiques mettant en scène des usines au centre se sont raréfiées, privant ainsi l’industrie de la promotion qu’elles pourraient apporter. En l’absence de représentations modernes et grandioses de l’usine dans les médias populaires comme les séries Netflix, elle reste souvent en retrait, sans la reconnaissance qu’elle mérite pour son rôle vital dans l’économie et la société contemporaine.


Comment sera l’usine demain ?


Pour prolonger votre lecture, l'ouvrage est disponible à la commande auprès des éditions Georg : https://www.georg.ch/l-usine-du-futur


Prix The Shapers du Manufacture Thinking

La huitième édition du prix « The Shapers » met en lumière de jeunes talents de Suisse romande, véritables pionniers de l'industrie, qui réinventent l’avenir avec audace et créativité. Ces lauréats, enracinés dans les régions romandes, allient savoir-faire traditionnel et innovation, portés par une vision tournée vers l'excellence. À travers leur capacité à intégrer les avancées technologiques, ils façonnent une industrie compétitive et inventive, valorisant ainsi le patrimoine industriel romand tout en ouvrant des voies prometteuses pour l'avenir de l'économie suisse.

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